L’horreur du 13 novembre : le courage des riverains du Bataclan
À quelques pas du Bataclan, une petite cour d’immeuble est devenue refuge le 13 novembre 2015. Entre panique et solidarité, habitants et voisins ont prodigué premiers soins et réconfort aux victimes, transformant ce lieu discret en symbole de courage et d’entraide face à l’horreur.
Le vendredi soir, il y a 10 ans, la gardienne s’apprête à sortir de son immeuble. Mais sur le pas de la porte, elle assiste à des scènes de panique et se rappelle : « Les gens ont commencé à courir vers la place de la République. On voit qu’ils cherchent à se cacher. Du coup, on les appelle, on leur dit : ‘venez, venez’. Donc on se dépêche de les faire rentrer. De là, les secours aussi arrivent ».
Ce porche apparaît sur des images inédites filmées par la police le 13 novembre 2015. On y voit les secours établir un camp de base chez Nathalia. Sur des barrières de chantier transformées en brancards de fortune, les blessés arrivent dans la cour. Nathalia se souvient : « On rentre en mode survie, on se déconnecte et juste on réfléchit à ce qu’on peut faire pour les aider ».
Certains habitants de l’immeuble, comme Gabriella Pittau, ont eux aussi voulu aider. Cette chirurgienne, qui a depuis déménagé, repasse parfois dans la cour. Sur des images du 13 novembre 2015, on la voit en doudoune orange, prêter main-forte aux secours. Aujourd’hui encore, elle se rappelle des blessés les plus graves.
Elle confie : « Là, on était coincés dans une cour avec des gens dans un état très très graves, ils n’arrêtaient pas d’arriver. Et en fait, on n’avait rien, alors qu’on avait besoin de choses de base. Je me rappelle d’avoir demandé encore de la morphine et d’avoir dit : ‘Mais comment ça, vous n’avez pas la morphine ?’ Comme si on était dans un service d’urgence ». Elle se souvient notamment d’un jeune homme de 26 ou 27 ans : « On a mis un garrot, il était très calme. On lui explique ce qu’il avait, ce qu’on allait faire, et il me dit : ‘OK, merci, merci, c’est très bien, merci beaucoup’. Ça m’a beaucoup impressionnée. Je n’ai aucune nouvelle de lui ».
Des blessés, Nathalia Syed en a accueillis jusque dans sa loge. La gardienne conserve précieusement les médailles de la ville de Paris, une reconnaissance de son dévouement ce soir-là. Son fils Lionel l’avait aidée toute la nuit. À l’époque, il n’avait même pas 12 ans. Il se rappelle : « J’ai vu des morceaux de peau en face de moi. J’avais clairement la chair de poule, j’avais limite des larmes, pas des larmes de peur, mais ça sortait tout seul. J’avais besoin de me vider et d’aller aider. Je parlais même avec des gens qui me parlaient comme si j’étais un adulte ».
Sa mère ajoute, encore émue : « Ce soir-là, il n’avait pas 12 ans, clairement il n’avait pas 12 ans. Il était très courageux. Parce que j’ai essayé de les protéger au maximum. En même temps, on n’a pas montré aux uns et aux autres qu’on avait peur, et puis on a surmonté ça comme ça ».
Dans cette petite cour, ce soir-là, des liens très forts se sont créés, un élan de solidarité face à l’horreur et à l’effroi.
À quelques pas du Bataclan, une petite cour d’immeuble est devenue refuge le 13 novembre 2015. Entre panique et solidarité, habitants et voisins ont prodigué premiers soins et réconfort aux victimes, transformant ce lieu discret en symbole de courage et d’entraide face à l’horreur. Le vendredi soir, il y a 10 ans, la gardienne s’apprête…
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