Les Républicains divisés sur les énergies renouvelables : une crise de leadership inédite

La fracture au sein des Républicains autour des subventions aux énergies renouvelables révèle un profond désarroi idéologique. L’initiative audacieuse de Bruno Retailleau, François-Xavier Bellamy et Julien Aubert, publiée dans Le Figaro le 3 juillet, a provoqué une tempête politique sans précédent. Ces figures de la droite dénoncent l’éolien et le photovoltaïque comme des sources d’approvisionnement coûteuses, instables et néfastes pour l’environnement, tout en défendant un retour massif au nucléaire. Cette position radicale a exacerbé les tensions internes dans le parti, déclenchant une onde de choc à la fois au sein de LR et au gouvernement.

Les trois vice-présidents de LR ont souligné l’insécurité énergétique liée aux intermittences des sources renouvelables, mettant en garde contre les risques pour le réseau électrique et le pouvoir d’achat des citoyens. Ils réclament la suppression totale des aides publiques à ces secteurs, tout en prônant une stratégie énergétique axée exclusivement sur le nucléaire. Cette approche provocatrice a mis en lumière les divergences profondes au sein du parti, où certains députés, comme Antoine Vermorel-Marques, ont condamné cette ligne jugée trop extrême.

La tribune a également provoqué un désordre à l’intérieur de l’exécutif. La ministre de la Transition écologique Agnès Pannier-Runacher a dénoncé une « idéologie irresponsable », tandis que Gabriel Attal a qualifié cette vision d’« erreur historique et scientifique ». Le ministre de l’Industrie, Marc Ferracci, a mis en garde contre les conséquences économiques néfastes. Emmanuel Macron, pourtant favorable aux énergies renouvelables, s’est vu confronté à une déclaration qui met en doute sa politique.

L’absence de soutien clair du gouvernement et l’opposition interne au sein des Républicains ont exacerbé les tensions, soulignant un désengagement total des dirigeants. Le climat est encore plus tendu après la tentative infructueuse d’un moratoire sur l’éolien et le solaire, qui a divisé la droite. La critique de Retailleau a suscité une colère profonde, notamment du sénateur Olivier Rietmann, qui a souligné les 100 000 emplois liés aux énergies renouvelables.

Cette crise interne reflète un conflit idéologique insurmontable au sein de la droite entre ceux qui prônent le nucléaire exclusif et ceux qui défendent un mix énergétique. Julien Aubert justifie cette sortie par une volonté d’affirmer une ligne claire face à des contradictions internes, mais son initiative semble avoir été mal accueillie même par les plus hauts responsables.

En fin de compte, la tribune des trois leaders LR a révélé un débat inachevé sur l’avenir énergétique de la France. Elle a semé le chaos au sein du camp conservateur et mis en lumière une profonde divergence entre pragmatisme écologique et dogmatisme énergétique. Si la loi Gremillet doit poursuivre son cheminement, les Républicains devront clairement choisir leur orientation, sous peine de disparaître comme force politique cohérente.

La fracture au sein des Républicains autour des subventions aux énergies renouvelables révèle un profond désarroi idéologique. L’initiative audacieuse de Bruno Retailleau, François-Xavier Bellamy et Julien Aubert, publiée dans Le Figaro le 3 juillet, a provoqué une tempête politique sans précédent. Ces figures de la droite dénoncent l’éolien et le photovoltaïque comme des sources d’approvisionnement…