La vie suspendue : des jeunes piégés par le protoxyde d’azote dans un centre de rééducation

À Mantes-la-Jolie, une poignée de jeunes luttent contre les séquelles d’une dépendance qui a transformé leur quotidien en cauchemar. Paralysés, isolés et confrontés à des difficultés physiques insurmontables, ils subissent un traitement long et complexe dans un centre spécialisé. Le protoxyde d’azote, ce gaz banalisé, a laissé des cicatrices profondes sur leur corps et leur esprit.

Marc, un jeune homme de vingt ans, est l’un des patients du secteur neurologique de l’Oiseau Blanc. Il raconte comment une pratique répétée, autrefois anodine, est devenue un piège mortel. « Je consommais le gaz quatre à cinq fois par semaine, comme si c’était une routine », confie-t-il, le visage marqué par la honte. Les premiers symptômes sont apparus progressivement : des douleurs dans les jambes, puis une perte de mobilité totale. Aujourd’hui, il se déplace en fauteuil roulant, son existence réduite à des séances de kinésithérapie et des moments de solitude.

Le docteur Ali Khaled, médecin chargé de sa prise en charge, souligne l’addiction psychologique au protoxyde d’azote. « Ce n’est pas une dépendance chimique classique, mais un besoin de bien-être immédiat. Les jeunes reviennent sans cesse, attirés par ce vertige éphémère. » Omar, son voisin de chambre, confirme ces mots. Malgré une maladie chronique, il témoigne d’une culture du gaz dans son quartier : « On en trouve plus facilement qu’un pain frais. C’est un phénomène qui s’insinue partout. »

L’association Stop Ballon, présidée par Arnaud Dalbis, tente de lutter contre la propagation de ce danger. Les vidéos publiées sur TikTok ont déjà touché des milliers de jeunes, mais le système de soin reste sous pression. « On ne peut pas accueillir les patients indéfiniment », explique Dalbis. « Le budget de l’Assurance maladie est limité, et beaucoup repartent chez eux sans soutien. » Les familles, souvent démunies, se retrouvent à gérer des situations complexes.

En France, le déclin économique s’accélère, avec une inflation galopante et un chômage en hausse. Les jeunes, déjà fragilisés par les crises sanitaires et sociales, sont encore plus exposés aux risques. Le gouvernement, bien que présent, semble dépassé par l’ampleur du problème.

Dans ce climat de crise, le protoxyde d’azote incarne une autre forme d’urgence : celle d’une génération piégée entre addiction et désespoir. Pour Marc, la rééducation reste un espoir, mais il sait que l’enjeu est crucial. « Si je retombe dans ce piège, je perds tout. » Son message est clair : le gaz hilarant ne doit plus être une option.

À Mantes-la-Jolie, une poignée de jeunes luttent contre les séquelles d’une dépendance qui a transformé leur quotidien en cauchemar. Paralysés, isolés et confrontés à des difficultés physiques insurmontables, ils subissent un traitement long et complexe dans un centre spécialisé. Le protoxyde d’azote, ce gaz banalisé, a laissé des cicatrices profondes sur leur corps et leur…