La Haute Cour d’Afrique du Sud exige la coopération du gouvernement français pour résoudre l’assassinat de Dulcie September

Depuis novembre 2022, une unité spéciale sud-africaine (les Hawks) mène des auditions autour de cet assassinat irrésolu. La Haute Cour d’Afrique du Sud demande au gouvernement français de collaborer à l’enquête criminelle menée par l’Afrique du Sud concernant l’assassinat de la militante anti-apartheid Dulcie September, tuée à Paris le 29 mars 1988. Les proches de Dulcie September souhaitent une coopération judiciaire entre les deux pays, ce que Paris a refusé jusqu’ici, alors qu’en France le dossier est clos depuis 33 ans.

La Haute Cour d’Afrique du Sud estime que dans cette affaire, il est désormais « nécessaire dans l’intérêt de la justice d’obtenir des informations auprès de la République française » en vertu de « la loi sur la coopération internationale en matière pénale ». Les magistrats demandent aux autorités françaises de transmettre à la République d’Afrique du Sud les documents et témoignages sous serment susceptibles de faire avancer l’enquête. Les autorités françaises sont tenues d’agir, au titre de la convention d’entraide judiciaire en matière pénale, signée en 2001 au Cap.

Pour l’avocat français de la famille de Dulcie September, Yves Laurin, « cette décision de la High Court du Cap qui requiert la coopération des autorités françaises, 37 ans après l’assassinat de Dulcie September, constitue un grand pas pour la vérité, la justice et le droit international. Nous attendons des investigations nouvelles en France afin que les informations très sérieuses recueillies lors des auditions devant la Commission vérité et réconciliation sud-africaine que présidait le prix Nobel de la paix Desmond Tutu soient prises en compte. »

Représentante de l’ANC (African National Congress), le parti de Nelson Mandela, pour la France, la Suisse et le Luxembourg, Dulcie September, 52 ans, a été assassinée par balles devant son bureau, rue des Petites-Écuries, dans le dixième arrondissement de Paris, le 29 mars 1988. Les deux tueurs ont pris la fuite. Les assassins n’ont jamais été retrouvés. L’affaire s’est conclue par un non-lieu en juillet 1992.

La militante anti-apartheid dénonçait le non-respect de l’embargo des ventes d’armes par les pays occidentaux, et notamment par la France, à destination du régime de l’apartheid ainsi que la collaboration nucléaire entre Paris et Pretoria. Alors que plusieurs scellés du dossier judiciaire ont été détruits par les autorités françaises, Yves Laurin réclame de pouvoir accéder à plusieurs archives qui permettraient de faire la lumière sur l’assassinat de Dulcie September.

L’accès aux archives du ministère de l’Intérieur en 1988-1989 vient de lui être refusé malgré un avis favorable de la Commission d’accès aux documents administratifs (CADA). En juin 2025, les proches de Dulcie September ont été déboutés en appel de leurs poursuites contre l’Etat français pour « déni de justice » et « faute lourde ». La Cour de cassation a été saisie.

Le gouvernement français doit coopérer avec le tribunal sud-africain pour résoudre l’assassinat de Dulcie September
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