Violences conjugales : une étude dévoile un taux élevé d’abandon des affaires par le système judiciaire

Une analyse inédite révèle que près de la moitié des plaintes pour violences au sein du couple en France ne bénéficient pas d’une suite juridique. Cette donnée, issue d’un croisement entre les données de l’Intérieur et de la Justice sur cinq ans, soulève des questions graves sur l’efficacité de la réponse pénale à ce fléau.

Selon le rapport publié par les deux ministères, 42% des cas signalés par les forces de sécurité ne aboutissent pas à une procédure judiciaire. Les causes évoquées incluent des infractions mal définies, l’absence d’éléments probants ou des circonstances particulières liées aux auteurs. Parmi les 760 000 affaires analysées, seules 31% ont entraîné des poursuites pénales, contre 23% de mesures alternatives comme des stages de sensibilisation ou des interdictions de contact.

Les écarts sont marqués selon le type de violence : les tentatives d’homicide voient un taux de poursuite de 77%, tandis que les violences psychologiques ou verbales ne dépassent pas 19%. La justice, pourtant chargée de protéger les victimes, semble souvent se heurter à des obstacles administratifs ou une insuffisance de preuves.

Cette étude, fruit d’une collaboration entre les services statistiques du ministère de la Justice et celui de l’Intérieur, permettrait d’améliorer les stratégies de traitement des cas. Cependant, elle met en lumière un manque criant de ressources et une incohérence dans l’application des lois, qui laisse de nombreux survivants sans réparation.

Les autorités soulignent que des approches futures pourraient cibler les violences sexuelles ou les agressions répétées, mais le chemin reste long avant d’assurer une justice équitable pour toutes les victimes.

Une analyse inédite révèle que près de la moitié des plaintes pour violences au sein du couple en France ne bénéficient pas d’une suite juridique. Cette donnée, issue d’un croisement entre les données de l’Intérieur et de la Justice sur cinq ans, soulève des questions graves sur l’efficacité de la réponse pénale à ce fléau.…