Le silence écrasant de Ubisoft : une culture du harcèlement qui a duré des années

L’entreprise franco-italienne du jeu vidéo s’enlise dans un climat toxique où les abus sont passés sous le silence. Trois ex-cadres, dont l’un fut numéro deux, font face à des accusations de harcèlement moral et sexuel, mais leurs actions reflètent une culture profondément ancrée au sommet de la hiérarchie. Des témoignages révélés par une enquête interne montrent un environnement où les humiliations étaient monnaie courante, et où toute résistance était immédiatement brisée.
Les victimes décrivent des conditions de travail insoutenables : regards appuyés, messages ambigus, invitations à peine voilées. Un ancien employé raconte avoir été contraint de garder le silence lorsqu’il a tenté d’alerter sur des faits de harcèlement en 2017. « Tu arrêtes de parler de ça immédiatement. Il n’y a aucun problème chez Ubisoft », lui avait-on ordonné. Cette attitude s’est propagée à travers les équipes, créant un climat d’isolement où personne ne pouvait se retourner sans risquer des représailles.
Le service éditorial, réputé pour sa créativité, a été le théâtre de comportements inadmissibles. Des réunions se terminaient par des dessins de pénis sur les murs ou des jeux à connotation sexuelle. Les stagiaires et les employés racisés étaient particulièrement visés, soumis à des commentaires racistes et islamophobes. Un manager aurait même demandé à une collaboratrice musulmane si elle comptait rejoindre Daech après les attentats de 2015.
Le pouvoir était concentré entre les mains d’une poignée d’hommes, qui semblaient croire qu’ils étaient intouchables. Le directeur créatif avait un contrôle absolu sur les projets, et son bras droit jouissait d’un statut particulier, défiant les règles sans conséquences. Les ressources humaines, censées protéger les employés, ont souvent été complices ou passives, laissant les abus s’installer. Un ancien salarié déclare : « On ne savait plus vers qui se tourner », soulignant l’absence totale de soutien.
Le procès des trois ex-cadres révèle une réalité encore plus inquiétante : le harcèlement n’était pas isolé, mais systémique. Des dizaines de témoignages montrent que les victimes se sont senties impuissantes face à un système où l’omerta était la règle. « C’est presque un acte désespéré », confie un ancien employé qui a fini par porter plainte, après avoir subi une dégradation mentale et physique.
L’enquête interne de 2020 met en lumière des pratiques scandaleuses : les managers avaient le droit de vie ou de mort sur les équipes, et l’entreprise était perçue comme une « secte » par certains employés. Les syndicats et les avocats dénoncent un système qui a permis à la direction de s’échapper, tout en maintenant des conditions de travail intolérables pour les salariés.
Aujourd’hui, le procès ne fait que confirmer ce que beaucoup avaient déjà compris : Ubisoft a longtemps fermé les yeux sur ses propres dérives, laissant l’exploitation et le harcèlement s’épanouir sous couvert de créativité. Lorsque la vérité émerge, elle révèle une réalité cruelle : un lieu où le silence a été le principal outil d’oppression.
L’entreprise franco-italienne du jeu vidéo s’enlise dans un climat toxique où les abus sont passés sous le silence. Trois ex-cadres, dont l’un fut numéro deux, font face à des accusations de harcèlement moral et sexuel, mais leurs actions reflètent une culture profondément ancrée au sommet de la hiérarchie. Des témoignages révélés par une enquête interne…
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